Commençons par une évidence qui n’en est pas une pour la majorité d’entre nous : il n’existe pas de “bonnes” ou de “mauvaises” émotions. Les émotions sont neutres, elles ne sont que l’expression d’un inconfort psychique.
Elles ne sont pas des « caprices » mais bien des signaux de notre esprit, des symptômes. Il ne nous viendrait pas à l’idée de penser que l’on fait un caprice quand nous sommes pris d’une rage de dents. Pour les émotions, c’est pareil !
Les émotions sont bien réelles : preuve en est l’image ci-dessous, qui représente la température corporelle d’une personne qui ressent une émotion identifiée, l’émotion s’exprime donc bien PAR le corps et par des ressentis physiques. Et au-delà d’être le symptôme physique d’un inconfort mental, elle nous alerte sur le fait qu‘un de nos besoins n’est pas satisfait.
Il est admis qu’il existe 6 émotions de base qui s’expriment chacune par des ressentis physiques bien particuliers et comme nous l’avons vu, chacune a pour objectif de révéler un besoin non satisfait.
Émotions | Quel(s) ressenti(s) ? | Quel sens ? |
Colère 😡 | Augmentation du rythme cardiaque, de la tension, du tonus musculaire | Lutter contre une injustice |
Peur 😱 | Accélération de la respiration, du rythme cardiaque, dilatation des pupilles | Se mettre en sécurité |
Dégoût 🤢 | Nausées, vomissements | Mettre à distance un élément nuisible pour soi |
Tristesse 😭 | Larmes, baisse du tonus et de la température cutanée, crispation musculaire | Recevoir du soutien face à une perte |
Joie 😁 | Sourire, rire, larmes, excitation | Partager aux autres une “bonne” énergie |
Surprise 😲 | Sursaut, geste brusque | Apprendre d’une situation imprévue |
Le rôle de la colère est de nous signifier que nous avons été face à ce que l’on identifie comme une injustice, que nos limites ont été dépassées. Il est intéressant de remarquer que, souvent, la colère cache une autre émotion. À vous de débusquer cet intrus…
Le rôle de la peur est de nous mettre en sécurité, attention pourtant, à ne pas s’empêcher de vivre de nouvelles expériences par peur de ne pas réussir (ce que nous avons l’habitude de nommer “échecs” ne sont que des apprentissages : nous y reviendrons ;-)).
Le rôle du dégoût est de nous mettre à distance d’un élément nuisible pour soi, que ce soit un aliment, une boisson ou… une personne. Notre corps exprime alors, avant même que nous n’en prenions conscience, que ceci ou celle-ci n’est pas bon pour nous. Apprenons à l’écouter…
Le rôle de la tristesse est de communiquer avec son groupe social et de recevoir du soutien face à une perte, de faire face à un deuil (réel ou symbolique) pour passer à un « autre chapitre ». C’est pour cette raison qu’il est indispensable de la laisser s’exprimer. Cela dit, la plupart du temps, nous n’avons pas appris à le faire. Il est intéressant de noter que les larmes contiennent du cortisol, hormone du stress, cela signifie donc que quand on s’empêche de pleurer, on empêche notre corps d’évacuer le stress…
La joie peut, elle aussi, s’exprimer par les larmes (eh oui, les larmes ne sont pas réservées à la tristesse). L’idée est de partager aux autres une “bonne” énergie afin que tout le groupe social soit heureux et continue à procréer 😀 car notre espèce a pour but ultime de survivre et donc de se reproduire.
La surprise, quant à elle, n’est que l’apprentissage d’une situation nouvelle. On peut l’imaginer comme une nouvelle mise à jour de notre fonctionnement : à chaque surprise, une nouvelle façon de faire !
Apprenons donc à voir nos émotions comme des informations sur notre vie “intérieure”. De toute façon, nous n’avons aucun moyen de les empêcher de s’exprimer ! Elles pourraient presque être identifiées comme des réflexes : elles viennent à nous quand il le faut.
En bref, le problème n’est pas l’émotion en elle-même mais bien la façon dont on la vit, il faut donc apprendre à l’accueillir sans la juger et à la “laisser passer” en identifiant, après son passage, son enseignement !
À suivre : Accueillons les émotions “désagréables” (audio)